Une chanson bretonne
Sur les traces de l’oiseau-tempête
France, Bretagne, 2021
Extraits de la série
Tirages sur papier baryté
Formats : 21×21 cm
Un trait de lumière, une masse noire ; un champ d’orages. L’oiseau-tempête déploie ses ailes immenses.
Il fend les airs, s’abandonne à sa danse-colère. Il ensemence les cieux d’une fureur ancestrale, tourbillonne et crée dans son sillage un maelström de particules élémentaires prêt à tout engloutir.
Sous la voûte de cumulonimbus, de nouveaux mondes fleurissent. Et, dans l’attente du premier éclatement, la mer s’agite, se plie et se déplie, animal antique acculé par la colère des dieux. Elle jette des bras liquides vers l’insaisissable canopée de glace et de feu, tels les premiers marins perdus dans cette baie du bout du monde, noyés encore et encore depuis la nuit des temps, luttant pour une bouffée d’air et le maigre espoir de se maintenir hors de l’eau. S’agripper enfin.
L’oiseau-tempête fend les airs, s’abandonne à sa danse-colère, ensemence les cieux d’une fureur ancestrale
Pendant ce temps, là-bas sur la falaise, un amour naissant est témoin du matin du monde, de la fin des temps. Et, alors que les vents au loin se déchaînent, un souffle serpentin se faufile entre deux lèvres, un secret ancien éclot à l’ombre des bruyères. Un chuchotement à peine : Nous sommes si petits. Nous sommes si peu de choses.
Un murmure, une promesse tendre, le ciel qui gronde, qui craque. Une chanson bretonne.